Pour une gouvernance inclusive à l’UNESCO : repenser le rôle des commissions nationales

Depuis sa création au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’UNESCO a voulu associer les peuples et leurs sociétés civiles à la construction de la paix par l’éducation, la science et la culture. Frederico Mayor l’avait qualifiée de maison de la société civile internationale au service de la paix, une maison où les associations et ONG accréditées devaient jouer un rôle d’acteurs. Depuis l’adoption du cadre règlementaire de 2017 , cette ambition s’efface : les commissions nationales, censées coordonner les actions de la société civile, exercent un pouvoir de contrôle croissant qui réduit l’autonomie associative et recentre l’Organisation sur les logiques étatiques.

Ce glissement affaiblit la pluralité des voix et traduit une tension profonde entre souveraineté nationale et gouvernance mondiale. La sociologie de l’association rappellent que les ONG constituent des espaces d’expérimentation démocratique, capables d’innover et de nourrir le débat global. La théorie des règles négociées de Jean-Daniel Reynaud souligne par ailleurs qu’aucune régulation durable ne peut se construire sans équilibre entre régulateurs et régulés.  La pensée complexe d’Edgard Morin invite à concevoir l’UNESCO comme un système dynamique où la diversité des acteurs et des savoirs est une ressource, non un obstacle.

Revaloriser la société civile comme partenaire autonome et critique, repenser la fonction des Commissions nationales et ouvrir de nouveaux espaces de dialogue sont les conditions pour que l’UNESCO demeure fidèle à son mandat. Sans ce sursaut, l’Organisation risque de perdre ce qui faisait sa singularité : sa capacité à être un laboratoire d’idées au service du bien commun.

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